Les Palimpsestes d’Eve Pietruschi
« I’m a victim of the horizontal line and the landscape, which is almost one and the same to me »
Ed Ruscha, 1988 [1]
Être « une victime de la ligne horizontale et du paysage », les deux se confondant ; c’est dans sa dimension d’équivalence au paysage qu’Ed Ruscha définit son rapport à l’horizontalité. Lorsque l’on parle avec Eve Pietruschi de son propre travail, l’artiste américain est une référence qu’elle convoque très vite, pour son lien au paysage et ses cadrages si particuliers. Peut-être aussi parce la pratique de Ruscha dans son ensemble – les photographies, les peintures, les films, etc. – semble avoir trait aux problématiques premières du dessin, élargies à d’autres pratiques, à savoir la composition, la perspective, le plan, la lumière, le cadre, etc. De son côté, si Eve Pietruschi considère son travail comme du dessin – qu’il prenne forme en deux ou en trois dimensions –, elle semble chercher à dépasser le système de représentation communément et historiquement envisagé pour ce médium. Aux aspects cités précédemment à propos d’Ed Ruscha, il convient, afin de parler de la jeune artiste, d’ajouter des questionnements sur le papier, le geste, l’articulation des lignes et des aplats, le passage du plan au volume.
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