Ma pratique se définit comme un ensemble de gestes, de temps, d’espaces différents.
Les dessins, les sculptures jouent et expérimentent les pleins, les vides, les surfaces, la lumière, les réserves, les tensions, les frontières entre chaque espace.
La tache vient interroger l’espace de représentation.
Le vide agit comme un élément dynamique, un souffle qui permet de laisser plus de place à la mémoire et à la perception. Il fonctionne comme un lien entre les formes.
Comment la lumière intervient t-elle dans le dessin ? comment se dispose-t-elle sur la surface ?
Un paysage mémorisé devient une surface picturale où un jeu s’opère entre la forme libre(flaque, tache, nuée, nuage, réserve) et la forme construite(géométrie, angle, découpe, architecture.)
Un dessin est toujours pensé en fonction de celui qui le précède et en vue du prochain.
Le dessin occupe une place centrale dans ma pratique et se décline sous divers statuts ; tableau, croquis, esquisse. Chaque geste possède son temps propre. Les différents formats, et les différentes épaisseurs des dessins me permettent de jouer et d’expérimenter l’écart entre chaque dessin et de créer une diversité de rythmes.
L’intérêt que je porte au paysage vient de son évolution perpétuelle, de ses combinaisons dynamiques, d’éléments appartenant au processus humain ainsi que la dimension subjective et l’évolution des perceptions.
Nos perceptions sont liées à nos modes de vie. La mémoire fonctionne différemment.
Et qu’en est-il de la marche ?
La marche en campagne ou en périphérie des villes m’intéresse d’autant plus qu’une promenade citadine.
Le regard se porte moins sur des détails, sur les vitrines, mais sur une vue d’ensemble, un panorama, une atmosphère.
Les espaces désordonnés.
Ordonnés un jour, désordonnés un autre, abandonnés, renouvelés, occupés.
Là où l’on marchait hier, on ne marche plus, là où l’on ne passait pas, on passe aujourd’hui. C’est donc bien l’évolution perpétuelle des espaces en circulation, de végétation, de construction, qui justifie le terme de mouvement.